INTELLIGENCE EMOTIONNELLE : POURQUOI LA MÉDITATION LA DÉVELOPPE ?

L’intelligence Emotionnelle est le nouveau Graal.

Les articles, rapports et enquêtes qui montrent son importance au travail se multiplient.

Une étude du Capgemini Research Institute montre par exemple que la demande professionnelle pour les compétences liées à l’intelligence émotionnelle va être multipliées par 6 dans les années à venir !

Par ailleurs, son influence sur le bien-être est démontrée.

La psychologue Australienne Nicola Schutte* a par exemple identifié que les personnes les plus satisfaites de leur couple sont celles qui ont un conjoint doué d’une bonne intelligence émotionnelle.

Les enquêtes menées par Paule Lopes*, de l’université de Yale, ont également montré que sur les campus, les étudiants avec les meilleurs scores de régulation émotionnelle sont ceux qui ont le plus d’amis.

Alors, l’intelligence émotionnelle, un ingrédient indispensable pour notre épanouissement professionnel et personnel ?

Clairement.

Et par rapport à ça, nous avons deux excellentes nouvelles :

  1. Contrairement à l’intelligence « logico-mathématique » qui atteint son maximum vers la vingtaine, vous pouvez développer votre intelligence émotionnelle à tout âge.

  2. Il existe une pratique simple, efficace et validée par la science pour la développer : la méditation de pleine conscience.

Nous vous expliquons tout dans cet article.

Pour commencer : qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle et qu’est-ce que la pleine conscience?

 

Commençons par la pleine conscience. Voici la définition donnée par Jon Kabat-Zinn, créateur du MBSR (ou Mindfulness Based Stress Reduction ou réduction du stress par la pleine conscience), le programme laïc qui a donné à la pleine conscience / mindfulness sa validité scientifique :

“La pleine conscience est la conscience qui se manifeste lorsque nous portons attention intentionnellement et de manière non jugeante à l’expérience du moment présent”.

Concernant l’intelligence émotionnelle, il existe plusieurs définitions.

Pour les psychologues Peter Salovey et John Mayer, elle est ce qui permet de « reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et de composer avec les émotions des autres personnes »

Pour le psychologue et journaliste Daniel Goleman, qui a popularisé le concept dans son Best-seller « L’intelligence émotionnelle », elle est constituée de compétences qui se regroupent en 4 catégories** :

  • La conscience de soi

  • La maîtrise de soi

  • La conscience sociale

  • Les aptitudes relationnelles

Dans la suite de cet article nous allons examiner séparément ces différentes catégories et voir ce que la pleine conscience peut apporter à chacune.

Pleine conscience et conscience de soi

 La conscience de soi est ce qui nous permet d’identifier nos émotions et leur influence sur notre fonctionnement, par exemple quand

  • La colère s’invite et vous pousse à dire et à faire des choses que vous pourriez regretter ensuite ;

  • La peur vous joue sa petite musique et vous fait vous sentir moins légitime que d’autres pour obtenir cette promotion ;

Comment identifier une émotion avant qu’elle ne vous submerge ?

Il faut pouvoir percevoir ses « signaux faibles ».

Par exemple :

  • Cette tension au niveau des mâchoires, quand arrive la colère ;

  • Cette boule au ventre qui accompagne la peur ;

Il s’agit donc de ressentir.

Rien de plus simple ? Oui… en théorie.

Car beaucoup d’entre nous, au fil des années et à force d’être en mode « pilote automatique, ont perdu l’habitude de percevoir leurs sensations corporelles.

La bonne nouvelle, c’est que l’on peut récupérer cette capacité.

Les neurosciences ont en effet démontré que l’on peut « entraîner » le cortex insulaire, la partie du cerveau qui « perçoit les sensations », grâce à la méditation de pleine conscience.

Des pratiques telles que la méditation assise focalisée ou le scan corporel, qui prennent pour objet les sensations corporelles dans différentes zones du corps, sont même particulièrement efficaces pour ça !

Pleine conscience et maîtrise de soi.

La « maîtrise de soi » - comprend d’après Danny Goleman :

  • La résilience (ou la capacité à retourner à un état émotionnel neutre) ;

  • La capacité à s’adapter aux circonstances ;

  • La capacité à viser des objectifs.

Elle se construit à partir de la conscience de soi.

Pour se maîtriser, faire comme si nos émotions n’existaient pas est donc une bien mauvaise option !

Au contraire les percevoir, les accepter, reconnaître leur influence nous ouvre la possibilité de faire les meilleurs choix.

En effet comme le disait le disait Viktor Frankl

Entre le stimulus et la réponse il y a un espace ... Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté.

Voici comment la pleine conscience nous aide à utiliser cet espace :

  • Etre conscient-e que la colère est là et nous pousse à attaquer… nous permet de choisir de ne pas le faire (par exemple quand la personne qui est en face de nous est une personne que nous aimons ou bien est notre boss - les deux ne sont pas incompatibles) ;

  • Etre conscient-e que la tristesse nous pousse à vous renfermer… nous permet de choisir de sortir quand même pour aller voir nos amis, parce que nous savons que passer le reste de notre soirée à nous morfondre ne va pas arranger les choses ;

Ça vous parait théorique ? C’est pourtant très pratique.

Une émotion, c’est un peu comme des sables mouvants : quand nous y sommes plongés jusqu’au coup, nous avons beau nous débattre, c’est très dur d’en sortir. 

Mais si nous la voyons “de loin” grâce aux signaux faibles que la pratique de la méditation pleine conscience rend accessible, c’est différent : nous pouvons choisir d’emprunter une autre voie…

Pleine conscience et conscience sociale

 

Pour l’auteur de « l’Intelligence émotionnelle » Daniel Goleman, la « conscience sociale » est constituée de l’empathie et de la conscience des dynamiques de groupe.  

Sur quoi reposent ces deux capacités ?

Premièrement, sur notre capacité à être attentifs aux autres.

  • Ce qu’ils disent avec leurs mots (le verbal) ;

  • Ce qu’ils expriment de leur état émotionnel avec leur corps (le non verbal) ;

  • La façon dont ils se comportent en groupe.

Deuxièmement, et c’est plus surprenant, notre conscience sociale repose aussi sur notre capacité à être conscient-e… de nous-même !

En effet nous ne pouvons pas être vraiment attentifs à deux choses en même temps au même moment.

Or, quand nous sommes en société, notre machine à produire des pensées (notre cerveau) ne s’arrête pas, bien au contraire. Ces pensées peuvent par exemple :

  • Commenter la situation vécue ;

  • Ramener à notre esprit des situations similaires ;

  • Nous entraîner vers des évènements passés ou futurs qui n’ont rien à voir avec les personnes qui sont là.

Que ce passe-t-il si nous n’en sommes pas conscients ?

Nous décrochons. Notre attention se désintéresse de notre interlocuteur pour s’intéresser à ce qui se passe dans notre tête. Et cela peut nous faire rater des choses essentielles, par exemple :

  • Cette suggestion importante faite par un collaborateur ;

  • Ce froncement de sourcil qui marque le désaccord d’un collègue qui pourtant nous dit qu’il est à fond avec nous !

  • Ce signe qui montre que notre conjoint-e est en colère, et que ce n’est pas le moment de lui dire que le repas qu’il/elle a préparé manque de sel !

Comment faire pour identifier une pensée qui surgit en plein milieu d’une conversation ?

En s’entraînant.

D’ailleurs c’est ce que font les personnes qui méditent en pleine conscience.  Une des premières pratiques qu’elles découvrent consiste à porter attention aux sensations de la respiration. Et lorsqu’une pensée s’invite… elles le constatent, et ramènent leur attention sur la respiration. Au début, elles ne se rendent pas forcement compte que leur attention est partie ailleurs.

Mais plus elles pratiquent, plus ça devient facile.

En fait, pour la conscience sociale comme pour la conscience de soi, la capacité à être attentif à ce qui se passe dans le présent, que ce soit chez nous ou chez les autres, est la clé !

Lien entre pleine conscience et aptitudes relationnelles.

 

Que sont les aptitudes relationnelles d’après Daniel Goleman ? Ce sont

La capacité à entraîner les autres dans une direction choisie ;

  • La capacité à les aider à se développer ;

  • La capacité à bosser avec les autres ;

  • La capacité à gérer les conflits.

C’est la présence de ces aptitudes qui font que certaines personnes laissent aux autres une empreinte indélébile.

C’est le cas de l’ancien président Américain Bill Clinton. On dit de lui qu’en une poignée de mains, un regard et quelques mots, il peut vous faire vous sentir l’être le plus important sur cette terre.

Pourquoi ? Parce qu’il sait accorder à la personne qui se trouve en face de lui toute son attention. Une attention empreinte de curiosité véritable et de bienveillance, comme celle qui se trouve au cœur de la méditation de pleine conscience

Et puis, il y a aussi des individus qui fonctionnent complètement différemment. Donald Trump par exemple.

Lorsque vous leur parlez, soit ils vous écoutent d’une oreille distraite en faisant autre chose, soit ils vous coupent la parole pour vous parler d’un sujet qui les intéresse bien plus que vos petites histoires : eux-mêmes.

Entre Bill et Donald, à qui confiriez-vous des responsabilités ?

 

Alors, le lien entre développement de l’Intelligence Emotionnelle et méditation de pleine conscience est plus clair ?

 

L’intelligence émotionnelle est une compétence essentielle !

En effet ses composantes (la conscience de soi, la maîtrise de soi, la conscience sociale et les aptitudes relationnelles) peuvent aussi bien favoriser notre carrière qu’améliorer nos liens sociaux et notre bien être.

Pour la développer, suivre un programme MBSR ou Mindful@Work sont d’excellentes options.  En effet a pleine conscience est à ce jour « la meilleure application mentale pour développer l’Intelligence Émotionnelle » (c’est Goleman qui l’affirme) ;

Alors, êtes-vous prêt-e à franchir le pas ?

 

** Harvard Business Review, “Emotional Intelligence has 12 Elements. Which do you need to work on?” February 2017

 

*L’intelligence émotionnelle, de l’individu à la société | Cerveau & Psycho (cerveauetpsycho.fr)

 

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